La posture professionnelle de l’éducatrice pendant le jeu
Le jeu occupe une place centrale dans le quotidien des enfants.
Mais ce qui fait réellement la différence en termes de qualité éducative, ce n’est pas seulement le jeu proposé… c’est la posture de l’éducatrice pendant le jeu.
Ni spectatrice passive, ni animatrice en continu, l’éducatrice adopte une posture professionnelle qui soutient le développement de l’enfant, sécurise le groupe et donne du sens aux expériences vécues.
Encore faut-il savoir quoi observer, quoi soutenir et comment se positionner.
Le jeu : un espace d’observation et d’accompagnement professionnel
Le jeu n’est jamais neutre. Il révèle :
- les intérêts des enfants
- leurs compétences sociales, langagières et motrices
- leurs stratégies relationnelles
- leurs émotions, leurs frustrations, leurs besoins
Dans cet espace, l’éducatrice joue un rôle clé :
- rendre visible ce qui se vit,
- soutenir sans diriger,
- intervenir avec intention.
La posture professionnelle dans le jeu repose sur un équilibre subtil entre présence, observation et intervention réfléchie.
Une posture qui évolue selon l’âge des enfants
La posture de l’éducatrice n’est pas figée. Elle s’adapte au développement des enfants.
Avec les plus jeunes
L’éducatrice est souvent :
- plus proche physiquement
- très présente dans le jeu
- soutenante sur le plan du langage, de la motricité et de la sécurité affective
Avec les enfants plus âgés
La posture évolue vers :
- davantage d’observation
- de régulation des interactions
- de médiation
- d’accompagnement de l’autonomie.
Le rôle ne perd pas sa valeur : il se transforme.
Une posture professionnelle, pas une présence « par défaut »
Être présente pendant le jeu ne signifie pas :
- surveiller en attendant que ça passe
- intervenir uniquement en cas de conflit
- occuper l'enfant sans intention.
La posture professionnelle implique de :
- rester attentive aux dynamiques du groupe
- soutenir les interactions positives
- prévenir plutôt que réparer.
Une éducatrice engagée dans le jeu, même discrètement, contribue directement à un climat plus calme, plus sécurisant et plus propice aux apprentissages.
La posture de l’éducatrice : une compétence à part entière
Adopter une posture professionnelle dans le jeu, ce n’est pas inné.
C’est une compétence professionnelle qui se développe avec :
- de l’observation
- de la réflexion
- du recul sur sa pratique
- de l’accompagnement.
Cela demande de savoir :
- quand intervenir
- quand se retirer
- quoi soutenir
- comment ajuster sa présence.
Et c’est précisément pour cela que cette posture mérite d’être nommée, reconnue et travaillée.
Pourquoi cette posture est au cœur de la qualité éducative en petite enfance
Une posture professionnelle claire dans le jeu permet :
- une meilleure compréhension des besoins et des intérêts des enfants
- une diminution des conflits et des comportements difficiles
- un climat de groupe plus serein
- des interventions plus cohérentes et plus efficaces.
Elle donne aussi aux éducatrices un sentiment essentiel : se sentir légitimes dans leur présence, même lorsqu’elles ne sont pas en activités dirigées.
Conclusion – L’essentiel à retenir
Parler de la posture professionnelle de l’éducatrice pendant le jeu, c’est reconnaître que le jeu est un véritable espace de travail, au cœur de la qualité éducative.
Ce n’est pas tant ce que l’on propose aux enfants qui fait la différence, mais la manière dont l’éducatrice se positionne, observe, soutient et accompagne ce qui se vit.
Quand cette posture est claire et assumée, le jeu devient un levier puissant de prévention, de sécurité et d’apprentissages.
Et cette posture ne s’improvise pas : elle se construit, se réfléchit et se travaille, individuellement et collectivement.
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